Kakerlakkene Traduction : Alex Fouillet

Extraits Personnages

Lorsque qu'une prostituée retrouve son client potentiel assassiné, d'un coup de poignard dans le dos, sur le lit d'une chambre d'hôtel, à Bangkok, ce n'est qu'un crime de plus dans l'une des agglomérations les plus peuplées du monde. Mais si le client en question n'est autre que l'ambassadeur de Norvège et l'arme du crime, un poignard qui ne déparerait pas une collection, cela devient une affaire d'Etat Qu'on ne va évidemment pas ébruiter sur les toits. On cherche plutôt à la dénouer au plus vite, dans l'intérêt des plus hauts perchés et en maintenant sous le boisseau un maximum d'éléments qui ne gagneraient rien à se retrouver au grand jour.

Dans ce genre d'affaires, essentiel est le choix de l'enquêteur qu'on délègue dans le pays témoin du meurtre. Dans "Les Cafards", c'est à l'inspecteur Hole, retour de Sidney tout auréolé de la gloire d'y avoir démasqué un tueur en série aux motivations plus ou moins ethniques, que revient l'honneur de s'y coller. Il semblerait que les hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères n'aient pas conscience de la similitude entre Hole lâché en pleine enquête délicate et un éléphant à qui on aurait confié la garde d'un magasin de porcelaines.

Hole accepte parce qu'il ne peut guère refuser mais il y met une condition : qu'on ne lui cache rien. Là, c'est lui qui semble ne pas réaliser que ne rien cacher du tout est, pour un diplomate, chose pratiquement impossible, voire intolérable. Cela donne lieu dans la suite du roman à quelques coups de gueule bien sentis, vociférés de Bangkok par un Hole survolté et qui en a marre, mais vraiment marre qu'on l'envoie au charbon avec un plan des mines complètement erroné.

Sur place, comme d'habitude, Harry flaire toutes les pistes, hésite et part dans la direction la plus probable qui, parce que nous sommes dans un polar, est évidemment la plus trompeuse. Il s'imagine tout d'abord, au vu de ce que contenait la mallette contenue dans le coffre de sa Mercedes de fonction, que l'ambassadeur était pédophile. Puis il comprend plus ou moins que, pour une raison qui trouve son origine dans ses dettes de jeu, Atle Molnes faisait plutôt chanter un pédophile. Ne reste plus qu'à découvrir l'identité de de dernier qui a, convenons-le, de bonnes chances de ne faire qu'un avec le mystérieux assassin.

Mais tout est-il vraiment aussi simple ? ...

Dans la chaleur étouffante de la capitale thaïlandaise, Harry Hole découvre, non sans surprise, une communauté norvégienne solidement implantée qui lui offre autant de coupables potentiels. Il y a la veuve de l'ambassadeur, Hilde, qui boit pour oublier une chose dont le lecteur n'aura vent qu'à la toute fin du livre, sa fille, Runa, à qui il manque un bras et qui n'a pas beaucoup à se forcer pour tomber dans ceux de Hole, Jens Brekke, un jeune courtier qui se définit lui-même comme "appartenant à la race des vautours" mais confesse en même temps un amour véritable pour Hilde la tragique, Ove Klipra, devenu, à force de magouilles et de pots-de-vin, le plus puissant magnat du bâtiment de Bangkok, Ivar Løken, agent secret qui, comme tout agent secret, en sait beaucoup plus qu'il ne dit, et quelques autres.

Au bureau, Hole travaille avec l'inspectrice principale Liz Crumley - père américain, mère thaï - qu'une pélagre particulièrement mauvaise a rendue chauve, et deux Thaïlandais qui, certes, ne tiennent que des rôles secondaires mais qu'on n'oublie pas : Nho et Rangsan.

En ce qui concerne les méchants, je vous laisse les découvrir par vous-mêmes car, si je vous en faisais la liste, je serais obligée de vous la faire complète et il n'y aurait plus de suspense. Si je suis parvenue à éveiller votre curiosité, mieux vaut donc lire vous-même ce second opus des enquêtes de Harry Hole qui, avec sa fin atroce et sans espoir, bien digne du roman noir, mérite lui aussi le détour.