Grand Paradis - Angélique Villeneuve
Par woland le dimanche, novembre 6 2011, 11:16 - Littérature française et francophone. - Lien permanent
Personnages
Court roman que l'on a l'impression de boire tant le style de l'auteur se révèle doux et fluide, "Grand Paradis" doit son titre à un coin de campagne perdue dans lequel, enfant, la petite Dominique Lenoir venait se ressourcer et offrir au soleil quelques uns de ses rares sourires. Car Dominique souriait peu : secrète, déterminée, plus grave qu'on ne l'est à cet âge, elle était déjà de ceux dont on dit qu'ils pensent trop. Son père avait quitté sa mère un jour, abandonnant dans la foulée leurs deux filles, Marie, l'aînée, et Dominique, la cadette, aussi différentes l'une de l'autre que le jour l'est de la nuit. Sur sa fuite, il ne laissait aucune indication : ni le motif, ni le lieu d'exil ou de refuge - rien que l'incertitude qui, nul ne l'ignore, est le pire que puisse connaître la personne abandonnée.
Beaucoup d'années plus tard, à l'issue d'une dispute avec Marie, devenue une espèce d'épave alcoolique, Dominique récupère livres et lettres ayant appartenu à leur mère. Dans le tas, bonne dernière, une enveloppe plus vieillie que les autres et recelant trois photographies, tout aussi vieilles puisqu'elles datent du XIXème siècle. Les trois portraits représentent la même personne à des âges différents, une certaine Léontine L. - tel est le nom noté, semble-t-il par la mère de Dominique, sur le rabat de l'enveloppe. Dominique n'hésite pas : cette Léontine L., affligée dans sa jeunesse d'un blépharospasme hystérique - un oeil était complètement clos, sans contraction apparente, tandis que l'autre restait ouvert - c'est son arrière-grand-mère.
Emue par l'affection tragique dont souffrait son aïeule, Dominique entreprend un travail de mémoire en se rendant à La Salpêtrière où Charcot, pour qui le cliché fut pris par Albert Londe, examina jadis Léontine. Elle fouille dans les archives conservées à la bibliothèque du lieu et retisse ainsi les fils de l'histoire familiale. Mais, ce faisant, des images depuis longtemps oubliées, ou plutôt mises sous le boisseau par le cerveau, vont refaire surface et lui révéler la raison pour laquelle son père partit ainsi, un jour, sans prévenir personne, sans laisser une seule lettre ...
Un roman poignant, non dépourvu d'originalité, surtout si on le compare à la littérature commerciale française actuelle. La chute étonne et ne déçoit pas. Angélique Villeneuve : un nom à retenir dans le paysage littéraire français.
Commentaires
bonjour,
je suis l'auteur de grand Paradis
Merci pour ce billet si sensible, je suis très touchée de votre lecture!
à bientôt j'espère...
Bonjour, Angélique Villeneuve.
Heureuse de vous croiser sur ce blog. Mon billet était sincère et j'espère que, quand vous publierez votre prochain opus, vous n'hésiterez pas à venir nous en faire part.
Bien cordialement :
W. ;o)
eh bien ce sera début janvier, toujours chez Phébus.
ça s'appelle "Un territoire", et j'espère que ça vous plaira!
à bientôt
angélique
Nous le lirons en tous cas. Je fais une annonce sur Nota Bene également : plus ça tournera, mieux cela vaudra.
A bientôt.
Cordialement.
W. ;o)