Le Thème :

« L’adolescent comprit alors qu’Ulla en était à sa deuxième métamorphose consécutive. Avant de quitter l’automobile, il voulut poser sa main fébrile sur l’épaule du mannequin. Soudain, ce dernier releva la tête laissant apparaître un visage hideux. » Quoi de plus enivrant qu’un adolescent de seize ans enlevé par un des plus grands mannequins du monde. Mais la réalité veut que la charmante Ulla Mesner soit en fait un monstre sanguinaire. Le jeune Michel Chavanne va se retrouver prisonnier entre la beauté et... l’HORREUR ! C’est à partir d’un cauchemar d’adolescent que Patrick Frappier a écrit cette nouvelle en 1987. Il décide ensuite de remanier le texte et de le publier pour la première fois en 2008.

Ceci est évidemment un avis personnel et je prie l'auteur, qui s'est donné du mal, je n'en ai pas douté un seul instant, de m'excuser s'il le trouve un peu dur.

Nous sommes ici en présence d'un thème fantastique tournant à l'épouvante pure. Dans ce genre, tout semble - hélas ! - avoir déjà été fait, dit, écrit et filmé et les plus grands eux-mêmes peinent à renouveler les idées. Néanmoins, le classicisme de l'intrigue passerait si l'action et le style n'étaient pas encombrés de tels clichés. Les personnages seraient crédibles s'ils bénéficiaient d'un minimum de profondeur alors que, pour l'instant, ils en sont au stade d'images en deux dimensions, toutes plates, toutes maigres, à la limite de la caricature malhabile.

Un exemple parmi d'autres : la fin du récit m'a paru "téléphonée"mais elle l'aurait été moins si la qualité d'enfant adopté de Michel Chavanne n'était pas mise en pleine lumière dès les premières pages. Ce manque total de subtilité se retrouve partout : des scènes de sexe "torrides" pour pimenter un peu l'ensemble (dont une de lesbianisme-triolisme si mes souvenirs sont exacts), un zombi évidemment pas très joli à voir, des cauchemars à répétition mettant le paquet sur tel ou tel aspect horrible, etc, etc ... Quant au style, il est bourré de clichés : frisson "glacial", meurtrière "sanguinaire", rugissement "effroyable", "découvrir l'amour", parents "bourreaux" (ce qui est très exagéré d'ailleurs) j'en passe ...

Je me relis et je suis désolée pour l'auteur mais il m'était tout-à-fait impossible de m'exprimer autrement, a fortiori dans le cadre du Prix Alexandrie 2009. En outre, j'ai un faible personnel pour le genre horrifique. Lovecraft, Arthur Machen, William Hope Hodgson, Montagu R. James, Jean Ray, Shirley Jackson, Stephen King, Richard Matheson, James Herbert ... autant de lectures qui m'ont rendu celle de "La Lycanthrope" plutôt difficile. Il est vrai que le thème du loup-garou n'est pas le plus facile à traiter mais même sans atteindre aux sommets d'un Jack Williamson avec "Plus noir que tu ne le penses", l'auteur a encore beaucoup de travail à accomplir sur cette nouvelle.

Ce à quoi Patrick Frappier a répondu :

Merci pour cette critique. Mais j'aimerais signaler que cet oeuvre a été écrite en 1989, juste après le fameux Loup Garou de Londres. bC'était mon premier essai, que je n'ai pas retouché depuis. /bSi mon livre était en lice pour le prix Alexandrie, c'est contre mon gré car je n'ai jamais voulu cela. Alors, j'aimerais de votre part un peu plus d'indulgence et de vous intéresser à mes autres romans pour avoir une apréciation de mon écriture. Merci encore Woland...

Et du coup, j'ai édité mon commentaire afin de prendre en compte celui de l'Auteur, que je remercie pour sa courtoisie, sa gentillesse et son fair-play. J'y ai ajouté ceci : "Si c'est une oeuvre de jeunesse, évidemment ... D'autant que, je le répète, le thème du loup-garou n'est vraiment pas simple à traiter, ni dans la littérature, ni au cinéma. Le loup-garou, c'est un peu le parent pauvre du fantastique ... Mais soyez rassuré, je lirai vos autres ouvrages dès que je pourrai et je vous donnerai un avis sincère. Au reste, vous n'avez pu que progresser, j'en suis sûre. A bientôt." ;o)