2 avril 1840, Aix : naissance d'Emile Zola, journaliste, critique, essayiste & romancier.

Fils d'un ingénieur italien et d'une Française, il devient orphelin de père à l'âge de sept ans et voit sa mère vivoter vaille que vaille dans les ennuis financiers.

Après d'assez bonnes études à Aix, où il sera le condisciple de Paul Cézanne, lequel restera son ami jusqu'à la parution de "L'Oeuvre", le jeune Emile se présente deux fois au baccalauréat. Il sera recalé deux fois pour défaut ... d'orthographe. ;o)

Dégoûté et pressé par les problèmes financiers, Zola trouve alors un petit emploi dans les Douanes, qu'il abandonne au profit d'un poste de commis aux emballages chez Hachette.

Il ne tarde pas à devenir chef du département publicité de Hachette et c'est là qu'il commence à se faire un certain nombre de relations dans le milieu littéraire.

En 1866, il se fait journaliste mais ce qu'il veut, c'est écrire une seconde Comédie humaine car le futur chef du Naturalisme se maintient pour l'instant dans la droite ligne de Flaubert et de Balzac.

L'intérêt qu'il porte aux progrès de la science, la certitude, un peu naïve, que la science règlera tous les problèmes de l'Humanité, vont pousser Zola à fonder sur ces thèses la pièce-maîtresse de son oeuvre : la série des Rougon-Macquart.

Il y dresse le tableau d'une famille de Plassans, petite ville qui ressemble comme une soeur à Aix, dont l'aïeule, Adélaïde Fouque, va léguer à ses descendants, légitimes et illégitimes, un certain nombre de troubles de la personnalité.

Si la démonstration semble un peu simpliste, les romans, eux, témoignent, à quelques rares exceptions près, d'une puissance et d'un style qui révèlent le créateur de génie.

On ne peut évidemment les citer tous mais on rappellera "L'Assommoir" (le plus puissant, le plus noir de tous), "Pot-Bouille", charge jubilatoire et féroce contre la bourgeoisie, "Nana" qui dresse un portrait tout aussi impitoyable du demi-monde sous le Second empire, "Germinal", véritable hymne aux mineurs ou encore "La Terre" où l'écrivain nous révèle une paysannerie aussi dure et mesquine que la bourgeoisie.

Les Rougon-Macquart prendront vingt-trois ans de la vie de leur créateur, de 1870 à 1893. Puis, Zola mettra en chantier le cycle des "Trois Villes" et enfin, celui des "Evangiles", que sa mort mystérieuse, en 1902, laissera inachevé.

Emile Zola fut un auteur engagé. Il défendit les Impressionnistes contre vents et marées et joua un rôle primordial dans la révision du procès d'Alfred Dreyfus en publiant dans "L'Aurore", le 13 janvier 1898, sa "Lettre ouverte au Président de la République", mieux connue sous le nom de "J'accuse."

La haine qui déferla alors sur "Zola l'Infâme", "Zola le Pornocrate", était la culmination de celle qu'il avait suscitée avec des romans aussi dérangeants que "L'Assommoir" et "Germinal."

La façon dont il mourut, asphyxié dans sa chambre, après le passage de ramoneurs imprévus, a prêté le flanc à polémiques, certains voulant voir là-dedans un assassinat pur et simple.

Quoi qu'il en soit, par son génie, par sa force de travail quasi balzacienne et par le courage dont il fit preuve dans l'Affaire Dreyfus, Emile Zola reste l'un des plus grands écrivains qu'ait jamais eus la littérature française - et mondiale. ;o)