28 mars 1868, Nijni-Novgorod : naissance d'Alexei Maximovitch Peshkov, mieux connu sous le pseudonyme de Maxime Gorki (= Maxime l'Amer), essayiste, nouvelliste et romancier.

Orphelin très jeune de père, orphelin de mère à dix ans, il fut élevé par un grand-père violent et une grand-mère douce, gaie et pieuse dont il restitue admirablement les caractères dans "Enfance", premier volume de ce que l'on peut considérer comme son autobiographie.

Son grand-père l'enleva de l'école pour le mettre au travail alors qu'il n'avait que douze ans. Puis, à la mort de sa grand-mère, en 1887, le jeune homme fait une tentative de suicide qui laissera des séquelles à l'un de ses poumons et permettra plus tard à la tuberculose de triompher.

Son expérience de la vie chez les pauvres en Russie, en milieu rural ou urbain, Gorki s'en sert dès son premier ouvrage : "Essais & Histoires" qui paraît en 1898 et dont le succès dépasse les frontières de la Russie.

Dès l'année suivante, Gorki affiche sa sympathie pour les socialistes, ce qui lui vaudra très vite la surveillance de la Tchéka tsariste.

Au demeurant, toute sa vie, Gorki sera épié et surveillé par les polices russe, puis soviétique. Bien qu'il ait fait la connaissance de Lénine en 1902 et ait sympathisé avec lui, le même Lénine lui adressera une lettre dépourvue d'équivoque pour le menacer de mort lorsqu'il commencera à critiquer le régime bolchevique - ce qu'il fit très tôt.

Pour des raisons de santé, pour des raisons policières aussi, Gorki alternera donc les séjours à l'étranger et les retours dans son pays natal à peu près jusqu'en 1929 où Staline entreprend de le convaincre de s'établir définitivement en URSS.

On ne sait toujours pas avec exactitude pourquoi Gorki, homme pétri de contradictions mais conscient de l'hypocrisie des dictateurs, quels qu'ils soient, finit par accepter datcha et avantages dispensés par Staline. Certains - dont Soljenitsyne - avancent des soucis pécuniaires importants.

Toujours est-il que le système soviétique récupérera l'auteur de "La Mère", roman emblématique de l'écrivain qui demeure pourtant l'une de ses plus mauvaises productions en tant qu'écrivain.

Il est d'ailleurs assez triste - mais guère étonnant - de constater que, autant la plume de l'écrivain se fait alerte dans toute la part réaliste et poétique de son oeuvre, autant elle devient lourde et plate dans ses textes engagés.

Maxime Gorki est mort le 18 juin 1936, dans des conditions jugées douteuses. Officiellement, ce fut une pneumonie, alliée au chagrin qu'il avait ressenti à la mort brutale (et tout aussi douteuse) de son fils, Maxime, en 1935, qui l'aurait emporté. Officieusement, des rumeurs ont couru imputaient à Staline l'assassinat pur et simple de l'écrivain.

Une chose est certaine en tous cas : aux obsèques de Gorki, qu'il avait ordonnées comme devant être nationales, Staline figurait parmi les porteurs du cercueil ... ;o)