27 mars 1922, Paris : naissance de Pierre Pairault, mieux connu sous le pseudonyme de Stefan Wul, nouvelliste et romancier.

Enfant déjà, il vendait à ses condisciples de petites histoires qu'il écrivait. Pourtant, c'est tout-à-fait par hasard que ce chirurgien-dentiste entre en littérature, après avoir entendu son épouse se plaindre d'un roman de S.F. qu'elle était en train de lire.

Stefan Wul (le pseudo fut calqué sur le patronyme d'un scientifique soviétique) pense tout d'abord à tâter du roman policier mais bifurque très vite vers la Science-Fiction où il continue, après sa mort, survenue le 26 novembre 2003, à occuper une place bien spéciale.

En 1956, paraît son premier roman : "Retour sur O", sorte de space opera se déroulant entièrement dans l'espace et où l'auteur se cherche encore.

Mais, un an plus tard, il sort ce qui deviendra l'un des classiques de la S.F. mondiale : "Niourk", épopée post-apocalyptique qui voit un jeune enfant noir, rejeté par son "clan" d'origine, partir à la recherche du Vieux, le sorcier qui préconise pourtant qu'on le sacrifie aux dieux._

C'est ainsi que l'enfant noir, qui ne se donnera lui-même un nom (Alf, en hommage à l'alphabet) qu'à la fin du roman, chemine de Santiag de Cuba jusqu'à Niourk (ex-New-York) où il rencontre et est soigné par deux Vénusiens ...

Autre grand succès de Stefan Wul : "Le Temple du Passé", qui prête à l'Homme des origines atlantes, ou encore "Oms en série", qui sera adapté au cinéma par Roland Topor dans les années 70.

L'origine de l'Homme mais aussi son évolution à venir, la radio-activité, ses avantages et ses faces d'ombre, la science en général et ce qui peut en découler, en bien comme en mal, tels sont quelques uns des thèmes traités, de façon presque toujours très originale, par le romancier français.

Son style, simple et sans fioritures, n'a pas non plus cette froideur un peu mécanique de certains auteurs de S.F. Quant aux chutes de ses intrigues, elles surprennent en général beaucoup.

Un auteur différent qui, comme Stanislas Lem, prouve que la S.F. européenne existe bel et bien. ;o)