Figurez-vous que, pour cette année scolaire (2008/2009), le Conseil général de Seine St-Denis avait décidé d'offrir un ordinateur à chaque collégien entrant en 6ème, ceci contre une cotisation parentale calculée en fonction des ressources. Date-limite d'envoi du coupon : fin novembre 2008.

Ma fille cadette, Cécile, n'ayant pas reçu son affectation scolaire avant la dernière quinzaine de novembre (et elle n'était pas la seule collégienne dans ce cas de figure en Seine-St-Denis, croyez-moi), j'ai attendu la dernière minute pour envoyer le coupon - et le chèque.

Hier, réponse du Conseil général : "Votre fille n'étant pas inscrite dans un collège de notre département à la rentrée, elle n'a pas droit à l'ordinateur cité, etc ..."

Or, Cécile n'était pas inscrite en raison du fonctionnement plus que bordélique de l'Inspection académique de la Seine-St-Denis. Il n'y avait faute ni de la part de la famille, ni de la part des autres administrations ayant traité le dossier - sauf la MDPH, bien sûr.

Du coup, comme hier au soir, nous avions rendez-vous avec son professeur, j'ai emmené la lettre avec moi. Et nous avons appris qu'une autre élève s'était vu refuser l'ordinateur, non pas cette fois-ci pour défaut d'inscription mais parce qu'elle était en UPI.

L'UPI, c'est une classe où se retrouvent les élèves ayant des troubles du comportement, des problèmes psychologiques ou encore souffrant de maladies comme la trisomie 21, par exemple.

A croire que le Conseil général de Seine-S-Denis, notoirement P.S., estime que les enfants de ce genre :

a) ne savent pas ce qu'est un ordinateur ;

b) n'en ont jamais vu un seul ;

c) ne s'y intéressent pas

d) et, dans l'hypothèse du contraire, ne sauraient évidemment pas s'y retrouver avec toutes ces touches, sur le clavier ... Ils vont baver dessus, c'est tout.

Si ce n'est pas la plus sournoise des ségrégations, c'est quoi ? ... Une façon pour le Conseil régional, déficitaire, de faire des économies sur le dos d'enfants ayant déjà suffisamment souffert de l'injustice qui préside à ce drôle de phénomène appelé la vie ?

Mais l'affaire n'en restera pas là, vous pouvez y compter. Et vous-même qui me lisez, faites tourner, faites tourner l'info : il faut que ça se sache, non ?