Publié, à la fin des années soixante-dix, à la Librairie des Champs-Elysées, ce volume est assurément un livre de collection. Malheureusement, c'est aussi une grosse déception. En tous cas, de mon point de vue personnel.

Seuls sortent du lot l'excellent "L'Epave", de l'incontournable William Hope Hodgson, maître incontesté du récit d'horreur marin, et, mais à un niveau de beaucoup inférieur : "Le Fantôme de la Mer", d'Allison V. Harding, dont l'ambiance rappelle vaguement un conte de Jean Ray.

Dans le premier, un équipage tombe sur une épave de bateau, apparemment recouverte d'une mousse caoutchouteuse. Poussés par la curiosité et le désir de la dépeindre avec un maximum de détails dans leur journal de bord, le capitaine et son second montent à bord en compagnie de deux marins. L'un des quatre ne reviendra pas ...

La seconde nouvelle, moins lovecraftienne, raconte le calvaire angoissé d'un ancien capitaine hanté par le fantôme de l'un de ses hommes d'équipage. Mais tout se passe à terre.

A part ces deux textes, il n'y a pas grand chose. Grand chose de réellement horrifique, s'entend. Dans les autres nouvelles - même dans "L'Union", d'Algernon Blackwood, qui ouvre le bal - c'est l'allégorique qui l'emporte. Il y a certainement un public pour ce fantastique plus merveilleux qu'autre chose et, par voie de conséquence, beaucoup plus doux et policé. On ne peut nier non plus l'aspect poétique de ces nouvelles - je pense surtout à "La Mer de Marbre" de l'Espagnol José-Maria Ginorella. Mais cela ne suffit pas.

Dommage. ;o)