Et voici le fils et futur marié, Jérôme Phélypeaux, qui fut reçu au Parlement de Paris et qui, en 1699, succéda à son père en tant que Secrétaire d'Etat à la Maison du Roi et à la Marine :

      

Mais écoutons Saint-Simon nous décrire père et fils :

"... ... Pontchartrain cherchait à marier son fils. Il lui avait fait faire une grande tournée par les ports du Levant et du Ponant, pour lui faire voir les choses dont il entendait parler tous les jours et connaître les officiers. Tout s'y passa moins en études et en examens qu'en réceptions, en festins et en honneurs tels qu'on aurait pu les rendre au Dauphin. Chacun s'y surpassa en cour et en bassesses pour le maître naissant de son sort et de sa fortune, qui revint peu instruit, mais beaucoup plus gâté qu'auparavant, et dans l'opinion d'être parfaitement au fait de tout.

Le père crut avoir trouvé tout ce qu'il pouvait désirer en Melle de Malauze (1), qui était pensionnaire à la Ville-l'Evêque, à Paris. Sa mère, qui était Mitte, fille du marquis de Saint-Chamond, était morte. Son père était un homme retiré dans sa province, après avoir servi quelque temps jusqu'à être brigadier, et s'était remarié à une Bérenger-Montmouton, dont il avait deux fils. Sa mère à lui était soeur des maréchaux de Duras et de Lorge (2) qui avait toujours pris soin de cette famille avec amitié. ... ..."

(1) : Marie-Geneviève de Bourbon-Malauze qui, comme son nom l'indique, descendait d'un Bourbon, en l'occurrence Charles de Bourbon, fils illégitime de Jean II de Bourbon et de Jeanne-Marie d'Albret. A l'époque à laquelle Pontchartrain la recherchait en mariage pour son fils, Marie-Geneviève n'avait que six ans et, malgré tous nos efforts, nous n'avons pu dénicher une seule gravure la représentant. Elle épousa par la suite le marquis de Montpezat.

(2) : rappelons au passage que ledit maréchal n'est autre que le beau-père de Saint-Simon. Ce qui implique que, si Pontchartrain était parvenu à ses fins, le mémorialiste se serait retrouvé allié, fût-ce de loin, avec un Phélypeaux.