Figure récurrente dans "Histoire de Ma Vie", et non des moindres : le Christ.

Déguignet passe les trois-quarts de son livre à le traiter de tous les noms d'oiseaux qu'il connaît - et il en connaît pas mal. Mais dans la dernière partie et sans renoncer un seul instant à ses injures, il reconnaît aussi l'aspect révolutionnaire, voire anarchiste du personnage.

Car il y a beaucoup de contradictions chez Déguignet. Celle qui m'a le plus frappée - et amusée car je comprends parfaitement le raisonnement et je l'approuve - est celle-ci :

Déguignet commence par se moquer des saints bretons qui, de fait et comme lui-même le savait déjà, ne sont que des récupérations faites par l'église chrétienne de personnages légendaires celtiques, voire parfois de simples noms de lieux-dits - eh ! oui. Puis, il observe - et l'on sent son indignation qui gonfle, qui gonfle, qui va éclater - qu'aucun de ces saints ne semble connu des livres pieux de l'époque. Il en conclut donc que les saints bretons ne se retrouveront jamais au paradis mythique où se dorent leurs confrères juifs, grecs, romains, etc ...

Et d'assener, avec un mépris somptueux :

- "Mais de toutes façons, nous, Bretons, nous n'avons que faire de votre paradis !"

... Il ne menace pas d'en créer un spécialement pour les saints discriminés mais ... c'est tout juste. ;o)

C'est par des traits aussi attachants que cette étrange personnalité trouve le moyen de toucher encore nos coeurs.