Un peu moins de deux jours et nous aurons franchi le cap, même s'il ne s'agit que d'un cap symbolique : nous serons en 2008.

Cette année, j'ai décidé d'ouvrir sur "Les Manuscrits ..." une rubrique qui sera entièrement consacrée à la promotion des ouvrages qui, dans la Bibliothèque d'Alexandrie, ont particulièrement retenu mon attention par leurs incontestables qualités littéraires. Que ces ouvrages ne soient pas parfaits, on ne le niera pas, pas plus qu'un lecteur honnête ne niera les imperfections que l'on peut découvrir dans des romans pourtant aussi célèbres que "Le Père Goriot" ou "Les Misérables", pour ne citer que ces incontournables de notre littérature.

Qu'est-ce qu'un livre, en effet ? Une somme de perfections - et d'imperfections. Très souvent, le lecteur tient autant - sinon plus - aux petits défauts de l'ouvrage ou aux bizarreries de caractère de son auteur. C'est que le charme est là, qui agit en parlant au coeur et à l'intelligence et non à la critique froide, sèche ou/et scolaire. Ce charme porte aussi plusieurs autres noms : le Don, le talent et, dans certains cas - pour les plus chanceux - le génie.

Un livre, et particulièrement un roman, c'est encore la révélation d'un style, la rigueur d'une construction, la profondeur psychologique des personnages, la virtuosité d'une intrigue. Tous ces facteurs ont leur degré d'importance dans le tout obtenu et ils ne sont évidemment pas tous présents à chaque fois. Toutefois, dès que l'on décèle l'un d'eux ou plusieurs d'entre eux dans un ouvrage, celui-ci mérite qu'on s'y arrête, qu'on l'analyse un peu plus.

C'est à ce petit travail que je compte me consacrer tout particulièrement sur ce blog à compter de janvier 2008. A ce jour, j'ai en effet posé 174 évaluations sur la Bibliothèque alexandrine. Dans nombre de cas, l'évaluation et le commentaire que j'ai déposés sont les seuls sur l'ouvrage concerné, les vastes "loisirs" que m'impose l'état de santé de mon fils m'ayant permis (et me permettant toujours) de lire énormément - pas seulement sur Alexandrie, vous avez dû vous en rendre compte. ;o)

Mieux que tout autre membre de notre Comité de lecture et par la force des choses, j'ai donc eu tout le temps de me faire une idée exacte du potentiel que recèle cette Bibliothèque. Par extension, j'ai trié, élagué et je compte vous fournir, en cette année qui s'ouvre, des billets extrêmement détaillés sur les ouvrages qui, à mon sens et selon ma culture littéraire, selon également ma sensibilité d'écrivain, peuvent prétendre à bon droit à occuper un rayon de botre bibliothèque personnelle.

"Mais alors," me direz-vous peut-être, "ces autres livres dont vous ne parlerez pas et que, pourtant, vous avez évalués, que vous avez évoqués sur ce blog même, vous considérez donc qu'ils ne sont pas intéressants ?"

Certes non mais je n'y ai pas décelé, car la vision que je vais vous proposer est subjective, cette flamme qui, à mes yeux, est indissociable du bon roman - ou du bon texte, quel qu'il soit. Dans la bibliothèque qui, chez moi, occupe le salon et une bonne partie des chambres (je possède plus de 3 000 ouvrages), il y a des auteurs dont j'ai acheté un ouvrage, que j'ai lus ... et que je ne relirai pas. Je ne conteste pas la valeur que peuvent y trouver d'autres que moi : simplement, cette valeur n'a rien à voir avec les miennes. De même, il m'arrive de privilégier tel ou tel livre d'un auteur et de laisser ses autres productions de côté. Pour prendre un très grand nom de la littérature française, autant je vénère "Les Mémoires d'Outre-Tombe", autant je me sens plutôt mal quand on me parle de lire "Atala."

Au demeurant, vous constaterez que, dans la sélection wolandienne des ouvrages d'Alexandrie, tous les ouvrages d'un même auteur n'ont pas été retenus.

Et puis, cette sélection personnelle s'inscrit dans un contexte très particulier. Les internautes sont peu tentés par la lecture sur écran - je reconnais avoir été jadis dans le même cas et j'admets tout aussi bien que l'exercice peut paraître rebutant, surtout si l'ouvrage dépasse les 300 pages. Ce parti pris les fait passer à côté de véritables petits bijoux d'authenticité, de style et de vigueur alors qu'ils sont tout prêts à absorber les absurdités, stylistiques et autres, d'un texte beaucoup plus court.

Dans la Bibliothèque alexandrine, certains textes, excellents sur bien des points, attendent encore de dépasser les 20 téléchargements ! Eh ! bien, pour moi, c'est impensable et vous ne sauriez vous imaginer combien cela m'indigne et me met en colère. J'ai donc décidé d'oeuvrer cette année, et à ma modeste échelle, à la promotion particulière de ces ouvrages-là.

J'espère évidemment que cela permettra également à tous les lecteurs de "Les Manuscrits ..." de constater que l'édition en ligne vaut bien un détour. ;o)