Le "petit plus" de cet essai - je suis tenté d'écrire son "énorme plus" - c'est qu'il a été rédigé par un homme intelligent, cultivé, vraisemblablement doté de quelques diplômes, mais qui a l'élégance (et la sagesse) de ne pas s'en prévaloir pour proposer à ses frères humains une réflexion accessible à tous, y compris à ceux qui n'ont pas bénéficié de la chance qui fut sienne.

En ce sens, "Cogito ..." est pour moi représentatif de l'Esprit des Lumières et on s'en étonnera sans doute moins si l'on note que Georges-Philippe Rieker est né à Genève, ville qui nous a donné l'un de nos philosophes majeurs du XVIIIème : Jean-Jacques Rousseau.

Il y a d'ailleurs certains traits de Rousseau dans les suggestions faites ici par Georges-Philippe Rieker. Cette naïveté désarmante notamment qui était le propre du Genevois et devant laquelle, parfois, moi qui ne l'apprécie guère en tant qu'individu et qui ai passé de longues heures de classe à tenter de ne pas m'endormir sur son style, si différent de celui de Voltaire, je ne puis tout de même m'empâcher de sourire sans méchanceté aucune.

Seulement, Georges-Philippe Rieker est né au XXème siècle et, forcément, le monde auquel il appartient est différent de celui que connaissait Rousseau. C'est un monde plus vieux, plus cynique, plus rouillé, beaucoup plus meurtri également, où beaucoup d'idéaux sont tombés en putréfaction et qui s'en cherche, justement, de nouveaux.

Georges-Philippe Rieker le souligne efficacement, lui qui, tout en affirmant avec raison qu'"Evoluer est la seule voie possible" (citation de mémoire) ose faire remarquer que l'évolution n'est pas qu'un long chemin de roses. En cela, il diffère carrément de Rousseau et en devient donc beaucoup plus crédible.

Amis écologistes mais réalistes qui me lisez et n'êtes pas encore allés télécharger "Cogito ...", n'attendez plus : courez ! Si vous ne trouvez pas un frère en Georges-Philippe Rieker, vous trouverez en lui au moins un cousin. ;o)