"Amours de Papier" : Une Ecriture Pointilliste
Par woland le jeudi, novembre 29 2007, 10:10 - Alexandrie 2008 : Journal de Bord - Lien permanent
Pierre-Alain Gasse, c'est bien sûr un style incroyablement fluide, qu'on croirait couler de source si l'on ne devinait, sous les phrases à la fois simples et élégantes, un réel travail de ciselage.
Mais c'est aussi - et ma relecture d'"Amours de Papier", faite pour mieux parler de ce recueil de nouvelles dans mes billets à venir, m'en a convaincue - un remarquable campeur d'atmosphère.
Qu'il s'agisse des paysages de ses nouvelles ou de leurs héros, il nous les peint par petites touches précises, minutieuses, qui, mine de rien, avant même que nous nous en soyons rendus compte, réussissent le miracle de nous restituer une époque et une ambiance disparues.
L'époque : celle de l'enfance et de la jeunesse, ici la torpeur paisible mais coincée des années cinquante, puis l'éclatement des sixties avec les manifs universitaires de mai 68, la merveilleuse folie des années soixante-dix et enfin, les derniers feux, les années Mitterrand.
L'ambiance : pour l'essentiel, celle des petites villes provinciales, avec le passage obligé par la sacristie des enfants de choeur, puis celle des "colos" pour enfants et ados avec leurs règles et leurs quolibets, celle des facs pré-soixante-huitardes, étouffantes et si poussiéreuses qu'elles nous rappellent curieusement les facs actuelles ... ;o)
Nostalgiques, n'hésitez pas : "Amours de Papier", avec sa petite note tendrement sexy, est pour vous. Amateurs de beaux textes, n'hésitez pas non plus : vous aussi, vous y trouverez votre bonheur. ;o)
Commentaires
C’est l’histoire d’un trésor : Amours de papier…
Dans ce recueil de nouvelles, truculentes à souhait, l’on peut y remarquer, comme une évidence, le talent irréfragable de Pierre-Alain Gasse. Cette fraîcheur et cette fluidité de l’écriture plongent le lecteur dans une incontrôlable tentation de pousser plus avant sa lecture, de ne surtout pas la reporter pour quelques raisons que ce soit, et le lecteur succombe. « P’tit zizi », est un récit particulièrement attendrissant et cocasse. Toutes les mamans nous l’ont fait, le coup de la soupe !
Le papier crépon… Je ne supposais pas un instant que de celui-ci pouvait émaner une quelconque odeur, mais curieusement, en lisant « La vocation de Jérôme Beaufils », du tréfonds de mon enfance, cette odeur a refait surface. À moins que, pour appuyer l’image, et induite en erreur par l’habileté de l’auteur, cette odeur ne serait que le fruit de mon imagination.
Chaque nouvelle possède son lot de tendresse, d’érotisme, de justesse et ce recueil rejoint mes plus agréables lectures.
Monsieur Pierre-Alain Gasse, merci infiniment.