Dans la crainte de voir le Roi et les princes leur échapper en qualité de pénitents et dans le désir de préserver toutes leurs chances d'envoyer Bouillon à Rome, les jésuites débarquent en toute hâte du navire "Fénelon-Guyon" :

"... ... C'était le Carême ; le Père de La Rue prêchait devant le Roi : on fut donc tout à coup surpris que, le jour de l'Annonciation, ses trois points finis et au moment de donner la bénédiction et de sortir de chaire, il demanda permission au Roi de dire un mot contre des extravagants et des fanatiques qui décriaient les voies communes de la piété autorisées par un usage constant et approuvées de l'Eglise, pour leur en substituer d'erronées, nouvelles, etc ... ; et de là, prit son thème sur la dévotion à la sainte Vierge, parla avec le zèle d'un jésuite commis par sa société pour lui parer un coup dangereux, et fit des peintures d'après nature par lesquelles on ne pouvait méconnaître les principaux acteurs pour et contre.

Ce supplément dura une demi-heure, avec fort peu de ménagements pour les expressions, et se montra tout à fait hors d'oeuvre. M. de Beauvillier, assis derrière les princes, l'entendit tout du long, et il essuya les regards indiscrets de toute la cour présente. Le même jour, le fameux Bourdaloue et le Père Gaillard firent retentir les chaires qu'ils remplissaient dans Paris des mêmes plaintes et des mêmes instructions, et jusqu'au jésuite qui prêchait à la paroisse de Versailles en fit autant. ... ...