Le Thème :

Un vaisseau perdu au milieu de l’espace se réveille lentement... Six membres de son équipage sortent de leur hibernation, avec pour mission de réparer un dysfonctionnement du système. Mais ils découvrent rapidement que le problème est plus grave. Ils ont voyagé au-delà des limites de l’univers connu, si loin que même la lumière des étoiles ne leur parvient plus. Pire encore, le reste du vaisseau semble mort, et l’intelligence artificielle qui supervise son existence se comporte de façon inquiétante ...

Cette pièce, trop courte à mon gré, regroupe bien des points connus des amateurs de romans et de films prenant un navire spatial pour décor : l'IA (non pour Inspection Académique, je vous rassure :cafemanie: mais pour Intelligence Artificielle), c'est-à-dire le Grand Ordinateur qui supervise le voyage de la navette et que l'on retrouve aussi bien chez Asimov et Kubrik que chez Ridley Scott ; l'androïde (Viktor dans la pièce d'Ochem), qui, comme l'IA (une voix féminine nommée Claude dans "Epilogue"), se doit de respecter certaines règles primordiales dont la première est, bien évidemment, de ne pas nuire à l'être humain ; des organismes extra-terrestres particulièrement malvenus (ici, ils sont gélatineux) ; un "bug" général affectant le système nerveux central de l'IA ; la cryogénisation temporaire des passagers de la capsule ; un univers qui devient brusquement incompréhensible, etc, etc ...

Et c'est cette richesse en références et en clins d'oeil qui, justement, rend la pièce beaucoup trop courte. Cette histoire de sacrifice - c'est ainsi que je l'ai comprise, les rescapés de notre univers devant se sacrifier afin que naisse un monde nouveau et, espérons-le, meilleur - méritait un traitement plus large, plus flamboyant - j'irai même jusqu'à dire démesuré. ;o)

Pour moi, les personnages ne sont qu'esquissés bien que les croquis dressés soient très prometteurs et incitent le lecteur à en apprendre plus sur leur passé. De même, les motivations de ceux qui ont envoyé cette navette dans l'espace, quelles sont-elles ? Car on ne peut croire, à la chute de la pièce, qu'il ne s'agisse là que d'un hasard. L'originalité que l'on croit discerner sous les éléments convenus et les allusions (je songe à la poupée de Camille qui s'appelle "Nioute" comme la petite fille dans "Alien 2") n'est pas exploitée jusqu'au bout. C'est dommage.

C'est uniquement pour cette raison que je note ainsi (7) une pièce qui m'a par ailleurs confortée dans l'excellente impression que m'avait fait "Même Plus Peur" du même Quentin Ochem. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.