Françoise Le Mer est un auteur régional, publiée aux éditions Alain Bargain. /bLes romans policiers que j'ai lus d'elle se déroulent tous en Bretagne - surtout dans le Finistère. Celui-ci est son troisième.

Il lui arrive d'user d'un peu trop de clichés dans son style - et ceci bien qu'elle soit enseignante. Ou alors, elle relâche un peu trop sa phrase pour faire local et simple, à mon avis.

Il n'en reste pas moins vrai que ce "Faucheur du Menez-Hom" m'a paru supérieur à ses deux premiers ouvrages. Peut-être parce qu'elle y fait intervenir l'antique figure de l'Ankou, peut-être parce qu'elle s'est attachée avec beaucoup de délicatesse à décrire une intrigue basée sur la pédophilie (ni angélisme, ni condamnation sauf celle des premiers bourreaux), peut-être parce que son personnage fétiche, l'inspecteur Quentin Le Gwen travaille ici en solo, sans son équipier attitré, Michel Le Fur - personnage avec lequel, très souvent, Françoise Le Mer en fait trop.

Le Gwen arrive au manoir de Kermantec pour y assister aux obsèques de l'un de ses oncles, Grégoire. Or, peu après l'enterrement, le cadavre du petit Rémi Moreau, qui avait disparu depuis quelques jours et que l'on avait aperçu vendant des billets de tombola scolaire aux alentours du manoir, est retrouvé. Ni viol, ni violences apparentes sauf celle d'une chute que l'enfant aurait fait. Seul problème : son vélo est retrouvé sur lui et non à côté ou encore sous son corps. Une lettre anonyme accusant le frère aîné de Grégoire de Kermantec d'être responsable de la mort de l'enfant est déposée dans la boîte aux lettres du manoir.

Placez un policier professionnel en pareille situation et, bien évidemment, il va tenter de résoudre l'énigme, à plus forte raison s'il est lui-même apparenté à la personne soupçonnée. D'autant que surviennent d'autres incidents bizarres et une mort étrange : la légendaire charrette de l'Ankou semble se faire entendre ici et là dans la lande ; l'un des enfants faisant partie de la colonie accueillie pour les vacances de Toussaint chez les Kermantec voit même le Charretier de la Mort ; et enfin, Yves Tygréat, dit "Tad Kozh", le vieux serviteur des Kermantec, décède d'une crise cardiaque alors qu'il rentrait chez lui la nuit venue.

Bref, un bon petit roman policier, sans prétention mais qui sait tenir son lecteur en haleine. ;o)