Le Thème :

Jean-Luc est comme tout le monde, il a quelques copains un peu « limite ». Le problème, c’est que de l’autre côté de cette limite se cachent des choses pas très propres. Alors quand la balance commence à pencher du mauvais côté, il vaut mieux éviter de se trouver dessous…

Bien que nos politiciens aient dévoyé comme à plaisir les termes "populiste" et "populaire", il faut oser reconnaître ici à Jean Matrot un talent similaire à celui qui animait Eugène Dabit ou encore Francis Carco et qui a trouvé sa meilleur expression cinématographique avec le Marcel Carné de "Le Jour se Lève" ou de "Quai des Brumes."

Si les petits voyous parisiens se sont considérablement bigarrés depuis Carco, dans le fond, ils n'ont pas changé. Toujours aussi violents et cruels. Simplement, comme nous sommes en 2007 et non dans les années trente, tout est mis noir sur blanc, sans complaisance aucune d'ailleurs - saupoudré d'humour au passage parce qu'il en faut bien un peu pour survivre dans cette jungle.

Bref, après "Place aux Amateurs", Jean Matrot nous confirme ici avec superbe qu'il possède bel et bien un style, vif et gaillard que sert admirablement son sens hors de pair du découpage et de l'action.

Contrairement à "Place ...", la fin de "L'Innocence même" s'entoure d'une tristesse déchirante qui, par le retournement qu'elle amène, ne pourra que combler le lecteur curieux et observateur. __ Un livre à lire et à recommander, qu'on se le dise. ;o)__