Le Thème :

Ce deuxième tome est le récit d'aventures d'Eridan, un jeune homme qui traverse le Grand Continent, durant l'été 640-ER 4. Eridan rencontre d'étonnants personnages, des relations très sensibles et émouvantes s'établissent, en particulier avec Vi, une jeune femme qu'Eridan accompagne, des confins de l'Atlas Médian jusqu'à Spinzko, une ville de Neurélabie Continentale, sur la piste des "Bidons", à travers les steppes désertiques. Vers la fin de cet été 640, Eridan parvient à Atarakbay, une bourgade située à quelques kilomètres du dernier promontoire rocheux, à l'extrémité du continent. Mais ce rivage de l'océan de l'Ouest n'est pas le terme de son aventure. Après cette traversée, Eridan rencontrera Tayguète et nous saurons ce que deviennent les autres personnages de ce mémorable été 640... dans le troisième volume.

C'est bien plus facilement que j'ai accroché à ce deuxième tome du "Pays des Guignols Gris." A la fin de ma lecture, je constate que, en dépit des imperfections inhérentes à toute construction, fût-ce la meilleure, Guy Sembic gagne ici le pari, des plus difficiles, d'affirmer un univers qui lui est propre, dans un style dense qu'on ne peut survoler faute de perdre une multitude de signaux et de détails essentiels. J'ai trouvé d'ailleurs le style beaucoup plus fluide que dans le 1er tome et aussi plus assuré.

Il y a ici une réelle originalité, un désir évident de ne pas se conformer aux règles des ateliers d'écriture (merci, merci, Yugcib ! si tu savais combien ça me fait plaisir dans ce monde formaté !) et un amour de la narration ample et poétique. Non une poésie qui se gargarise de mots aussi longs qu'ils sont creux mais une poésie qui cherche à saisir ce qu'il y a de meilleur dans l'être, les idées et aussi les mots. Evidemment, ça ne peut pas plaire à tout le monde. Si cependant l'aventure vous tente, un conseil : plongez dans ces flots étranges, futuristes, utopistes souvent mais toujours généreux qu'a créés pour vous cet auteur et laissez-vous doucement immerger.

Certains y trouveront trop de descriptions. D'autres trop de détails. D'autres une intrigue qui se relâche par endroits. Mais qu'importe dans le fond puisque la magie est là ? Et puis, ce qui fait la force de cet auteur, c'est surtout sa capacité à représenter les sentiments, le fond des personnages. C'est une chose qu'on ne doit pas perdre de vue.

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