Le Thème :

Ces neuf nouvelles sont des « je » divers, des fictions écrites à la première personne. À chaque fois, l'auteur a tenté d’entrer dans les pensées d’un personnage, qu'il a laissé s’exprimer : un médecin d'ONG face à un amour de jeunesse dans "Le Baiser de la Toussaint", une veuve, mère de quatre enfants, aux derniers jours de sa vie, dans "Ad Patres", un jeune criminel par amour et amitié dans "Tu feras gaffe où ton cœur se pose !" ou encore un punk en rupture de bans familiaux dans "In Memoriam".

À trois reprises, il s’est agi de personnages réels, placés par des circonstances adverses sous les feux de l’actualité. Qu’ils lui pardonnent cette liberté ! En une autre circonstance, c’est dans la peau du personnage d’un autre qu'il s'est glissé (Retour perdant). Enfin, l'auteur a repris partiellement la main, pour prolonger ou conclure ces « soliloques » dans le "Journal d'Alexandra" (journal intime des années 70) et "Galerie Marchande" (histoire d'un SDF).

Je sais, je suis une inconditionnelle mais c'est toujours avec un grand plaisir et beaucoup de curiosité que je me plonge dans les oeuvres de Pierre-Alain Gasse. Essentiellement, je pense, parce qu'il unit une profonde originalité à une grande tendresse envers l'espèce humaine.

Parmi les nouvelles de "Soliloques", je donnerai peut-être ma préférence à celles qui, coïncidence, portent des titres latins : "Ad Patres", toute en pudeur et en authenticité, et "In Memoriam", dont la chute impeccable souligne la noirceur tout aussi implacable.

Mention spéciale à "Le Vent m'emportera" où j'ai cru saisir (peut-être à tort) un souffle de "Noir Désir" - et que l'auteur sache que je partage entièrement son point de vue sur la question - et à "Coup de tête" : là aussi, nous sommes d'accord.

Pour ceux qui ont déjà dévoré "Noir à l'Ouest", je signale que "Le Journal Secret d'Alexandra" a un lien avec "Les Amants du square Thomas Beckett", nouvelle qui ouvrait ce précédent recueil.

Je l'avoue sans honte : je suis une gassomaniaque.

Et je trouve scandaleux que ces nouvelles n'aient pas trouvé de maison d'édition.

A télécharger sur Alexandrie.

Et sur le site de l'auteur.