7 janvier 2007.

Rêves pénibles cette nuit, qui m'ont laissée toute barbouillée moralement. J'étais une fillette habillée comme on l'était au début des années soixante - j'avais donc cinq-six ans, à peu près - et je me retrouvais sur une route. Un type me prenait en stop (!!!), un type chauve, avec des lunettes (enfin, il me semble) et abusait de moi. Je passe les détails mais, bien entendu, ce type, c'était mon père. Il y avait un repas également et un long, long chemin de table, et puis ma mère ... Et puis, je ne sais plus.

Je ne le rapporte que parce que, bien que quelques heures se soient écoulées à l'heure à laquelle je tape ceci, le souvenir central m'en demeure bien net. Comme ce rêve que j'ai fait alors que j'avais une vingtaine d'années et que j'attaquais ma psychothérapie avec le Dr Le Gall :

J'étais dans un paysage de guerre, une espèce de no man's land, avec des brûmes qui rampaient sur des marécages où poussaient des cadavres. Soudain, je voyais celui d'une femme dont les lèvres bougeaient. Et de cette bouche morte, émergeait peu à peu une grande, très grande araignée noire. Alors, je m'entendais dire (ou penser, je n'ai jamais su) : "Faudra-t-il donc que je meure, moi aussi, pour être libérée ? ..."

Plus de vingt ans après, ce rêve-là est demeuré intact dans ma mémoire. Fait curieux, c'est depuis que je n'ai plus peur des araignées et que, chaque fois que j'en vois une coincée dans la maison, je m'arrage pour la remettre en liberté, à l'extérieur.