29 août 2006.

Depuis l'an dernier, malgré ses troubles de langage et ses troubles nutritionnels, Flavien, après une Maternelle qui s'était relativement bien passée et où une personne venait s'occuper de lui un jour par semaine (plus, c'était impossible, faute de personnel), avait été introduit en CLIS, niveau CP.

De l'avis de tous, le premier trimestre s'était bien passé.

Mais en février, le ton changea parmi les personnes de l'équipe éducative : il ne faisait plus rien, il criait, il était angoissé, etc ... Sa classe comportait 12 enfants, une enseignante et une seule Aide pour tout ce petit monde.

Comme c'était fin décembre que j'avais commencé à souffrir de troubles de santé, j'eus alors le tort de penser que mon état avait un rapport avec ce brusque refus de participer en classe. (Personne ne culpabilise plus qu'un parent d'enfant "différent", je pense, surtout s'il s'agit de la mère.) En fait, il n'y avait qu'une seule matière dans laquelle il semblait avoir progressé : la natation. Seul de sa classe à la fin des cours à pouvoir aller sans problèmes ni appréhension dans le grand bassin.

A la réunion de l'Equipe éducative, au mois de mai, cassée en deux par mon lombo-truc-machin inepte, je fus traduite devant une espèce de tribunal qui accusait Flavien de "violences" et évoquait la possibilité d'une "institution spécialisée." Je souligne à ce propos que mon fils était "violent" parce qu'il criait et voulait qu'on le laissât tranquille dans son coin alors que le petit Abdel X*** qui, pendant près d'un an, dans une classe supérieure, ne cessa de donner des bourrades et des coups de pieds à ma fille cadette, était un "enfant qu'il fallait comprendre." (Oui, je sais, je n'en rate pas une mais je suis très, très en colère. ;o) )

Certes, lors de cette fameuse Equipe éducative, je n'étais sans doute pas au mieux de ma forme et la patience devant l'injustice et la sottise n'ont jamais été mon fort, je l'admets bien volontiers. Lombo-sciatique ou pas, je "chargeai" donc avec la grâce (et l'efficacité) d'un bison et déclarai tout net : "OK. Mais si vous ne voulez plus de lui, dites-le moi maintenant pour que je prenne mes marques."

Du coup, ces dames, dans un ensemble quasi parfait et avec les airs effarouchés de poules-faisanes voyant débarquer un goupil enragé dans leur poulailler sacré, reculèrent en affirmant que non, Flavien avait des possibilités, etc, etc ...

Début juin, le petit souffrit successivement d'une conjonctivite d'origine virale et d'un impetigo. Ce dernier résista aux anti-biotiques pendant 3 semaines. Ce qui fit que l'enfant fut pratiquement absent durant son dernier mois de classe. (Je précise cependant qu'il avait été très peu malade, un rhume ou deux maximum dans l'année.)

Bien entendu, comme il est d'usage en pareil cas, je fournis explications et certificats médicaux en bonne et dûe forme à la Directrice de l'établissement. Je l'ai d'ailleurs toujours fait en toute occasion pour tous mes enfants. Et je suis un peu trop vieille maintenant pour renoncer à ce genre de procédés.

Jugez donc de ma surprise, puis de ma fureur lorsque, quelques semaines plus tard, j'appris par mon médecin traitant que le médecin scolaire - la première à avoir évoqué l'"institution spécialisée" lors de l'équipe éducative et par ailleurs une femme qui n'a jamais supporté que je refuse le CMPP pour Flavien il y a trois ans - l'avait appelé pour "vérifier" au sujet de l'impetigo.

Cela me donna encore plus à réfléchir que l'équipe éducative elle-même, d'autant que, avec ma fille aînée, qui a aujourd'hui 20 ans, j'ai, ce me semble, une bonne expérience de la sorte de personnes qui les composent.__ Si j'avais envoyé mon fils à l'école avec son impetigo, on m'aurait accusée d'irresponsabilité. Et là, pour l'avoir soigné, on me suspectait de mensonge, bien que j'eusse agi dans les formes. En d'autres termes, sans sombrer dans la paranoïa, on pouvait penser que, lorsqu'on veut noyer son chien, ...

Je signale que, lors de la conjonctivite, j'avais récupéré mon fils dans un état nerveux très difficile : il s'énervait pour un rien, criait de même (lui qui ne criait plus depuis longtemps justement), ne supportait plus les mots "écoute" ou "continue" et tenait plus de la pile électrique que de l'enfant avec ou sans "différence."__