Avant tout, j'aime à être seule, toute seule, rigoureusement seule avec mon ordinateur en face de moi et ma bibliothèque dans mon dos.

Puis je veux le silence, une quiétude absolue qui seule me permet de produire quelque chose d'un tant soit peu valable. Que les chats miaulinent çà et là ne me dérange pas. Mais surtout, surtout, qu'il n'y ait autour de moi ni mari, ni enfants.

Un peu de musique parfois : les Clash, les Doors, Joplin, Mozart, Satie, Ravel, etc ...

Pas de téléphone, pas d'importuns sous l'une ou l'autre forme.

A la limite, quand vient l'heure de déjeuner, je préfère me faire un casse-croûte ou un bon bol de thé noir, que je dépose à côté de mon clavier. Ce n'est pas recommandé, dit-on, de manger dans ces conditions-là mais quand j'écris, je n'aime pas m'interrompre.

C'est ainsi que je décolle, que je quitte le monde si laid qui nous entoure et aussi - et surtout - le monde familial si exigeant dont, bien contre mon gré, je suis le pilier-maître. Et je m'immerge, je me roule, je me vautre, je me détends enfin dans cette marée d'images et de mots, seule avec mes idées, seule avec mes rêves, enfin égoïste, enfin égocentrique et déjà lassée à l'idée que, vers les 16 heures, il me faudra refaire surface dans un quotidien que je subis depuis ma naissance et qui m'épuise de plus en plus chaque jour.