Les Manuscrits Ne Brûlent Pas. - Tag - hommageRien à dire, tout à lire.2014-09-25T07:16:30+02:00Wolandurn:md5:34cad24dae3fbcea1513402d725632f5DotclearLes Mystères de Winterthurn - Joyce Carol Oatesurn:md5:6d7964b0433b2f9a440d410a97669cb12012-12-18T11:56:00+01:002012-12-18T11:56:04+01:00wolandLittérature made in USA.GeorginagothiquehommageJoyce Carol OatesKilgarvanlittérature américaineparodiePerditaWinterthurnXavierXIXème siècle <p><img src="http://i48.servimg.com/u/f48/10/08/48/59/th/mystar15.jpg" alt="" /></p>
<p><strong><em><ins>Mysteries of Winterthurn</ins></em></strong>
<strong><em><ins>Traduction : Anne Rabinovitch</ins></em></strong></p>
<p><strong>ISBN : 9782234071131</strong></p>
<p><strong><em><a href="http://notabene.forumactif.com/t12207-les-mysteres-de-winterthurn-joyce-carol-oates#117853" hreflang="fr">Extrait</a></em></strong>
<strong><em>Personnages</em></strong></p>
<p>Divisé en <strong>trois parties</strong> débouchant toutes sur <strong>un épilogue, "Les Mystères de Winterthurn"</strong> peut se lire comme <strong>un hommage parodique au genre gothique</strong>, qui apparut à la fin du <strong>XVIIIème</strong> siècle en <strong>Grande-Bretagne</strong> et connut son heure de gloire avec des auteurs comme <strong><a href="http://notabene.forumactif.com/t11061-02-mars-1797-deces-d-horace-walpole" hreflang="fr">Horace Walpole</a></strong>, <strong><a href="http://notabene.forumactif.com/t8345-ann-radcliffe" hreflang="fr">Ann Radcliffe</a></strong> et <strong><a href="http://notabene.forumactif.com/t6460-le-moine-matthew-g-lewis" hreflang="fr">Matthew G. Lewis</a></strong>. On ne s'étonnera pas de voir <strong>Joyce Carol Oates</strong>, cette touche-à-tout littéraire, relever <strong>ce défi</strong> en le doublant, par habitude, d'<strong>une critique de la société américaine</strong> à la fin du <strong>XIXème</strong> siècle et au tout début du <strong>XXème.</strong></p>
<p><strong>Néanmoins, en tant que lecteur, nous avons été déçu et nous restons pour le moins sceptique quant au résultat obtenu.</strong></p>
<p>C'est que la romancière nous avait habitués à <strong>tant de subtilité, tant de cruauté</strong> aussi - pour ne rien dire de <strong>la profondeur de textes aussi divers que "Délicieuses Pourritures", "Nous Etions Les Mulvaney" ou "Blonde."</strong> Dans ces <strong>"Mystères ..." , c'est la parodie qui l'emporte. Ou qui, plutôt, noie tout.</strong> L'humour est là, bien sûr, mais il n'est pas vraiment grinçant et, pour un récit voué au genre gothique, <strong>il n'a rien de cette noirceur extasiée dont on se repaît dans "Délicieuses Pourritures" ou dans "Zombi"</strong> - pour ne citer que ces deux-là. Bon, montrons-nous juste : <strong>si, cela grince, parfois, de trop rares fois mais ce n'est pas cela. Quelque chose fait défaut et cette chose, c'est la subtilité.</strong></p>
<p>L'ironie est ici <strong>trop visible</strong>, on la reçoit comme <strong>une pluie de gifles</strong> qui vous étourdit avant de vous laisser hébété : <strong>pourquoi une telle volonté de s'afficher ?</strong> Le lecteur sait que la romancière se complaît depuis des lustres à dénoncer les ridicules et les injustices de la société dans laquelle elle est née. En ouvrant l'un de ses livres, nouvelles ou roman, il s'y attend. <strong>Alors oui, pourquoi ? Pourquoi cette ironie si lourde qui se répand de page en page au point d'incommoder celui qui les lit ?</strong></p>
<p><strong>Le plus déstabilisant, c'est que les ombres et les demi-teintes qu'auraient réclamées le style viennent opacifier à plaisir les personnages et les mille-et-un fils de l'intrigue. Trop de personnages</strong> (il est vrai appartenant pour la plupart à la bonne société de <strong>Winterthurn,</strong> au langage châtié et retenu) papotent <strong>à demi-mot</strong> de choses finalement sans importance et <strong>ignorent carrément celles qui en ont</strong>. <strong>Beaucoup d'entre eux sont à la limite de la caricature.</strong> S'il ne s'agissait encore que de personnages secondaires ! <strong>Mais l'une des héroïnes, Georgina Kilgarvan, la "Nonne bleue", qui domine toute la première partie, est elle aussi une caricature.</strong> Parodier le genre gothique, pourquoi pas ? <strong>Mais le destin de la pauvre Georgina est une tragédie tellement cruelle que, si marquée au coin du gothique qu'elle puisse paraître, elle aurait dû la placer d'emblée à l'abri de la caricature.</strong></p>
<p>Son cousin, <strong>Xavier Kilgarvan</strong>, révèle lui aussi, surtout dans ses jeunes années, <strong>pas mal de traits caricaturaux, qui s'expliquent en partie par son statut de héros "gothique."</strong>_ Comme nombre de héros du genre, <strong>il n'a d'ailleurs pas de personnalité digne de ce nom.</strong> Dans le roman noir gothique en effet, <strong>seul le Méchant jouit de ce privilège essentiel qu'est une personnalité solide, qui en impose : méchant, diabolique, oh ! que oui ! mais si attirant ...</strong> <img src="http://r16.imgfast.net/users/1613/25/10/21/smiles/hypnotis.gif" alt="" /> <strong>C'est pour ainsi dire la règle. Règle à laquelle Oates déroge sans vergogne en faisant paradoxalement de son méchant de la seconde partie une lavette déplorable et maniérée dont on a bien de peine à croire que certains de ses disciples - enfin, l'un d'entre eux au moins - puissent l'appeler "Maître."</strong></p>
<p><strong>Et toutes ces questions laissées sans réponses ! Ces cadavres de nourrissons</strong> découverts dans le grenier de <strong>Glen Mawr</strong> sont-ils, comme le lecteur finit par le supposer (et comme quelques réflexions du cousin <strong>Xavier</strong>, dans la troisième partie, le laissent à penser), <strong>les rejetons de l'inceste répété imposé par son terrible père à la malheureuse Georgina ? Qui ou quoi</strong> se dissimule dans la fameuse <strong>"chambre des Jeunes Mariés" (dite aussi "chambre du Général")</strong>, où trône une <strong>superbe</strong> et <strong>inquiétante</strong> peinture murale en trompe-l'oeil et <strong>où le nourrisson d'Abigail Whimbrel, une cousine de Georgina, hébergée une nuit à Glen Mawr, trouve une mort aussi sanglante qu'inexpliquée ?</strong> Que signifient les mille mensonges de <strong>Perdita</strong> ? Son mari est-il bien <strong>le "corbeau" qui inonde de lettres obscènes</strong> les femmes les plus honorables de <strong>Winterthurn</strong> ?</p>
<p>Tel quel, <strong> "Les Mystères de Winterthurn"</strong> constitue un ouvrage <strong>curieux, résolument inégal, voire bancal</strong> - la seconde partie, avec ses meurtres en série qui trouvent une solution aussi cruelle que vraisemblable (on n'est plus dans la parodie mais dans une réalité que l'on peut croiser à n'importe quel coin de rue, y compris aujourd'hui) est <strong>sans conteste supérieure</strong> aux deux autres. Parmi les inconditionnels de <strong>Joyce Carol Oates - et nous en sommes toujours -</strong> il ne séduira que ceux qui se voilent systématiquement la face à chaque faux pas de leur auteur adoré. <strong>Car une chose est sûre, le gothique, parodié ou pas, n'est assurément pas sa tasse de thé.</strong></p>
<p><strong>... A moins que nous n'ayons rien compris et qu'elle ait voulu faire la parodie gothique d'une parodie gothique ? ..</strong>. <img src="http://r16.imgfast.net/users/1613/25/10/21/smiles/crazy.gif" alt="" /> <strong>Dans ce cas, rien à dire : c'est un chef-d'oeuvre.</strong> <img src="http://r16.imgfast.net/users/1613/25/10/21/smiles/chapeau2.gif" alt="" /></p>