Un jour de colère, pour un mot de trop ou omis, bêtement je me décide à leur envoyer un courrier, à mes mots.

Avis à mes mots, 1er avertissement

Mes mots ! en rang, en file indienne, dans le silence et la discipline, attendez votre tour ! Je ne vous aime pas, enfin pas tous, je haïs même certains d’entre vous.

Mot souffle – Tu me fatigues, tu m’épuises.
Mot apaisant – Tu engendres ma colère.
Mot fuyant – Prends donc tes cliques et tes claques.
Mot d’appel – Je n’ai que faire de toi.
Mot courtois – Fadaises !
Mot menteur – Le plus laid.
Mot honnête – Le plus sot.
Mot grossier – Je te garde pour la fin.
Mot prétentieux, le pédant, et toi l’arrogant – Dans le même sac.
Mot distingué – Menteur.
Je, tu, il, nous, vous, ils – Dehors !

Je garde bouche fermée afin qu’ils ne sortent plus. Mais fermer le domaine de la pensée, cela ne se peut. Faut-il hurler, fort, longtemps pour les chasser, les vomir, et enfin claquer la porte, la verrouiller, la condamner ? Emmurer l’esprit, cadenasser les pensées, que vienne le repos, que s’installe la paix… mais vous aussi, sortez !

Certains s’échappent, trop, je les entends… Ah ! je ne trouve plus mes mots.