En lice en 2008 : La vie extraordinaire d'Adam Borvis, Jérôme Nodenot
Par Mahaut le jeudi, décembre 6 2007, 13:04 - Au plaisir de lire - Lien permanent
Des romans, il en pleut, il en vole.
Des essais, il en est de frivoles.
Des nouvelles, d'écrire en est l'école...
De ce jour, chaque matin, des oeuvres originales vous verrez
Sur Alexandrie placées : une nouvelle, un roman, un essai...
Sélection du prix Alexandrie 2008 : catégorie Nouvelles
Il est écrit, dans l'un des contes de J-L Borges, que la vie d'un homme peut se résumer à quelques scènes.
Adam Borvis est un fugueur invétéré : quatre fuites qui constituent chacune une partie de ce petit livre.
Dans la première, il a six ans, échappe à la vigilance de ses parents, se perd dans une montagne et fait une rencontre qui s'avèrera déterminante.
Dans la seconde, tout juste majeur, il s'enfuit dans un pays où il découvrira sa propre « vérité » et deviendra écrivain.
La troisième se déroule au Canada, où il s'est exilé et fera sa plus grande trouvaille : le fondement ontologique de l'homme ; ultime fugue physique qui permettra l'écriture.
Enfin, de la quatrième partie (un exil imaginaire cette fois)voit la figure du clochard comme expérience essentielle. « Ce texte, nous dit l'auteur, m'évoque toujours l'un de mes films préférés : Itinéraire d'un enfant gâté ; il y a du Sam Lion chez mon personnage, dans cette exigence de se pousser aussi loin que possible. »
++
Voici ce qu'en pense un lecteur :++
Commentaire de Woland : son évaluation :
Disons-le tout de suite : j'ai vraiment aimé ce récit d'une vie qui est surtout un hymne à l'anti-conformisme pensé et vécu comme une mode de vie. Les petits contes qui viennent gonfler ce recueil avec quelques poésies m'ont tout aussi séduite.
Autre chose qui m'a particulièrement frappée dans "La Vie ..." : la réflexion qui y est faite sur l'écriture et la littérature. Outre le fait qu'elle est passionnante et rédigée dans un style simple et "qui ne se la joue pas", elle m'a semblé complémentaire de celle que j'ai pu lire cette année ici même sur Alexandrie avec "Rosa Rosarum" d'un autre auteur.
J'ai retenu cette phrase : "A partir du moment où l'on prend une plume pour noircir du papier, on n'est jamais très loin de Dieu." Comme c'est exact ! Comme il est bien vu, le lien inextricable et incompréhensible qui relit l'artiste à la force cosmique ! ...
A lire ! ;o)
Réponse de l'auteur à ce commentaire :
Merci Woland pour ce deuxième commentaire élogieux, après celui sur "La sagesse des Fouch".
La phrase que tu as retenue de l'ouvrage peut être interprétée de différentes manières, j'imagine. On écrit peut-être parce que nous ressentons un manque de quelque chose que nous nous efforçons de combler, et la croyance, de ce point de vue, peut aussi combler ce vide.
J'ai moi-même du mal à comprendre les vraies motivations d'Adam, mais il m'a semblé qu'il y avait un peu de cela, tout simplement, ce qui constituerait un paradoxe par rapport à tout ce qu'il a pu dire auparavant, paraît-il, dans ses écrits. Adam Borvis est un individu assez complexe, en somme, comme nous tous.
De mon coté : Fuir sans cesse, engranger une sagesse, et puis la laisser perdre ?... à moins qu'on ne sache lire entre les lignes...
Commentaire de Mahaut : mon évaluation
Cela commence comme un conte de Noël, une sagesse éternelle, celle de l'homme des bois en symbiose avec la forêt...
Et puis, on se rend compte qu'il n'a rien appris, le Petit, puisqu'il fuit :
- fuit sa vie
- fuit sa famille
- fuit sa femme
- fuit son pays
- fuit son langage, son Verbe, sa Parole
Puis il revint...
Mais quand il se tut, lui l'écrivain, que savons- nous alors de sa sagesse ? Salka, seule, pourrait le dire, mais vivre sans lui, ce n'est plus vivre.
Alors elle partit à son tour.
Les quelques textes qu'il laissa... sagesse naïve, sagesse ultime... ou mots banals ?
A nous de savoir lire...
Derniers commentaires