... elle était intriguée de ce grand inquiet qu'elle avait repéré à la gare.
"Il s'appelle Jean, avait dit Henri. Traditionnellement, il prend en charge le journal de la session, souvent avec Michèle."
"Michèle ne sera pas là, avait-il ajouté. Pourrais-tu te charger de sa part de boulot ? Je sais que tu adores écrire et les articles que tu m'as envoyés pour le mensuel sont très vivants. Je suis sûr que tu t'entendras bien avec lui."

Jean !

Julia le sentait nerveux, inquiet, en attente de quelque chose et déçu de ne pas l'avoir. Se pouvait-il qu'il ait espéré Michèle ? Acceptera-t-il que Julia la remplace ?
Elle sentait comme une animosité, une résistance. "Encore un qui se sent envahi par mon exubérance, sans doute."

Julia commençait à en avoir l'habitude. Quand viendrait-il le temps où elle serait simplement aimée, pour elle, pas pour ce qu'elle apportait à l'autre ?
Aimer simplement est-il si compliqué pour un homme ?
Pourquoi avait-elle l'impression qu'il lui fallait en faire tant pour être remarquée ? C'était comme si elle devait sauver le monde à chaque minute ou bien faire le clown au point de remplir tout l'espace.