Les images des yeux (Rondeau)

Les images des yeux repeintes dans la tête
Avaient douces couleurs, comme les jours de fête
Quand on aimait danser, et rire, et puis s'aimer
Et dans bel avenir, à deux, fuir à jamais
Les journées infinies où, tout seul, on s'entête

Quand arrive, maudit, le soir où tout s'arrête
Où dessins, tout à coup, sont des films de tempête
Qu'il est loin, le lutin qu'en douceur les soumet
Les images des yeux !

Me reste encor ce temps, surfer de crête en crête
Sur les beaux vers choisis de mes amis poètes
J'en ai vu quelques-uns qui touchent des sommets
Pour leur dire pourquoi, j'attends un calumet
Et la fée qui toujours fidèlement répète
Les images des yeux.