Au plus profond des galaxies
Au plus lointain de la lumière
Après les grands cols des trous noirs
Je chausse hublot et galoches
Pour chercher cet autre horizon
Où le terrestre n'est qu'un point
L'infiniment petit d'espace
L'atome nain de l'univers.

Je découvre en géant du vide
En colosse venu d'ailleurs
En macroscope du néant
Un fragment d'existence vaine.

Je mesure – étendues stériles –
Le champ de la mort programmée
Le terrain vague des idées
La cour de récré des soldats.

J'écoute au long cornet d'Ulysse
La complainte des colorés
Pour la chanter en noir et blanc
A l'opéra des dirigeants.

Puis je reviens de par l'éther
Dans la douceur d'une onde claire
Laissant galoches et hublot
Au dieu qui gouverne mon cœur.

Échange d'objets de voyage
Au cœur il imprime ces lois
De rester humain par devoir
Et d'être amoureux par nature.