Quand les rêves aux soirs me berçaient de brûlures,
Quand les nuits réveillaient mes plus ardents désirs,
Les moutons s'affolaient et les compter, pour rire,
Prolongeait le dessein vital de la nature.

Laisser l'arbre grandir, laisser naître un futur,
Le taquiner un peu sans trop le dévêtir,
C'est ne pas succomber, ne pas anéantir
Les penchants prometteurs de toute créature.

Des étoiles de vie répandaient du silence
Quand l'aube paraissait, me faisant violence,
Et le charme pleurait, et le coq se vantait.

Ah, les coqs, ces gaulois qui coiffent nos églises,
Peuvent bien pavoiser encor' sur les cités,
Fiers d'être bienfaiteurs : leur chant immortalise.