La Pirogue

Petite pirogue, taillée à même le tronc d’un arbre, que de souvenirs tu éveilles en moi, lointains mais aussi si proches de cette mystérieuse mais merveilleuse Afrique qui t’a vu naître et que j’ai eu la chance de découvrir de son nord à son sud et de l’ouest à l’est. En rêvant un peu je redécouvre la dangereuse noblesse de tes déserts ou un jour mon enveloppe a faillit se déshydrater définitivement. Innombrables et fantastiques images d’une nature généreuse qui passent comme un film dans ma boite crânienne .Les images des grands lacs habités par les crocodiles, les montagnes qui forment l’horizon au nord, les grands fleuves nerveux et leurs innombrables affluents si riches en poissons, capitaines et pyrhanas qu’il vaut mieux éviter. Tu me donnes l’occasion petite pirogue de revoir le jeune homme que j’étais au moment ou je faisais ta connaissance, en train de me tailler un chemin à grands coups de machette dans une foret autant profonde que mystérieuse, sursautant ou le cri du perroquet me faisait sursauter quant il troublait l’angoissant silence de la foret. Avec une certaine honte je revois aussi le film d’une chasse en hélicoptère volant au ras du sol des savanes à faire courir des troupeaux effrayés par cette bête dont le souffle des hélices plaquait les plus legers au sol, j’ai l’image attendrissante de cette petite biche dont le cœur était prêt de lâcher a cause de la course que nous lui imposions qui a été sauvée par son mâle qui a déboulé de notre droite pour stopper face a notre engin en attendant que sa bien aimée ait le temps de disparaître pour repartir dans le sens opposé qu’elle avait prit. Ou encore ce vieil éléphant qui fit face au danger que nous représentions pour son troupeau de 5 individus, qui se dressa face a notre engin sur ses pattes arrières, trompe tendue vers nous,nous obligeant de cette manière a faire un stationnaire afin d’éviter le crash, je me souviens de ces deux petits éléphanteaux qui fermaient la course folle du troupeau la trompe des petits touchant les pattes arrières de leur mère afin de signaler qu’ils suivaient toujours. Oui en te regardant fragile pirogue, je suis inondé de souvenirs que seul ton pays est capable d’imprimer dans la mémoire de ceux qui ont eut l’immense avantage de faire ta réelle connaissance loin des hotels et des caméras, souvenirs qui me redonnent même l’odeur du fumet spécial que dégage la petite tortue cuisant doucement dans son lit de riz parfumé pour un festin copieusement arrosé avec du vin de palme collecté directement à l’arbre de la même manière que la résine de nos pins des landes. Que tu es belle, pirogue légère mais solide aussi, je t’imagine glissant silencieusement sur les eaux d’un fleuve qui sait se mettre subitement dans une noire colère te laissant a peine le temps de trouver un abri contre les eaux du ciel alliées subitement à celles du fleuve .Merci, d’avoir réussi à me rendre heureux .Malgré ton apparence de fragilité, tu est une fausse faible, comme le riche continent qui t’a vu naître mais ne se laisse découvrir réellement que par ceux qui savent lui prouver leur sincère amour.