Maux de plomb, mots de plumes, écrits de vie

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vendredi, août 20 2010

LE BOOMERANG

Le Boomérang

 

Le boomerang est une arme ,  une fois lancée, revient sur le tireur si ce dernier n’a pas atteint son objectif.

 

L’Occident vit une période  d’insécurité,  amplifiée par les nombreux attentats  terroristes dont les presses  nous abreuvent chaque jour.

Tous ces événements  dégradent  l’apparente sérénité qui était celle du riche et dominateur monde  occidental.

 La mémoire collective, à l’occasion de cette perte de sérénité,  remét  en surface quelques périodes sombres de sa longue histoire  dans laquelle il est peut être possible de trouver une réponse à la  question  «  Pourquoi un tel grand nombre d’attentats  pour une seule période de mémoire d’homme ?»;

Il faut reconnaître que notre monde moderne a tellement accéléré son évolution, comparée à celle qui œuvrait au Moyen âge ; qu’il y a matière à déstabilisation dans les faits mémoriels  comme dans le psychisme collectif.

Pour les dirigeants contemporains Il est urgents de  trouver rapidement des raisons où responsabilités afin  d’enrayer le sentiment d’insécurité dans lequel s’enfonce la société.

, Comme toujours en pareil cas, les questions religieuses sont mises en avant, on tente de prouver que certaines d’entre elles  soutenues par  un  racisme collectif toujours vivace, possèdent une part de responsabilité  du malaise social.

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Faute de mieux, l’Islam est  tout désigné ,  présomptions provoquées par les conflits   religieux s’étendant dans nombreux points  au Moyen Orient, et en Afrique qui entrainent des réactions de méfiance  du monde occidental,  gendarme sévère  depuis des siècles.

Cette désignation rapide du méchant, si elle possède quelques raisons d’avoir été choisie, comporte son coté négatif, en ce sens qu’elle remet en surface une mémoire collective, dite inconsciente, capable de remuer l’engramme psychologique du mal fait, comme celui du mal subit, allant  chercher très loin les  origines.

Bien malin celui qui peut distinguer, sans se tromper, le pourquoi d’un présent pouvant être la conséquence d’un  passé très lointain, lorsqu’il est question par exemple, du génocide arménien. Qui peut certifier aujourd’hui, que ce génocide n’a  pas laissé de traces  chez certains individus parfaitement intégrés dans la société au sein de laquelle ils évoluent.

Notons au passage  que ce qui est dit du génocide   arménien peut être   valable pour la traite des noirs. Où bien encore pour  le massacre autorisé  des amérindiens.

 Le subconscient collectif n’oublie pas les grandes injustices endurées  comme celles faites à autrui.

Qui oserait demander aux  juifs de ne pas se souvenir  des sévices sanglants que cette communauté   a subit pendant   des siècles ?

Comment une collectivité  agressée en permanence, peut-elle ne pas générer une

dose de fantasme inconscient, transmissible de génération en génération,

            surtout s’il est demandé de ne pas oublier  pour se garer d’une répétition ?

          Voici donc  la grande  question qui devrait être  à l’ordre du jour.:

L’occident, ne serait-il pas en train de régler la facture d’un boomerang mal lancé dans les temps médiévaux. ? Les croisades comme bien des victoires où défaites militaires n’ont étés que fiascos pour  l’humanité.

          

 Il est pour le moins étrange que l’homme qui vient d’être libéré de  trente années de prison pour tentative d’homicide contre  le pape ,  considéré comme chef suprême des croisés.par l’apprenti meurtrier, que l’on dit   anormal,  comme tous ceux qui osent s’attaquer à une personnalité  en vue. La raison uniforme de tels gestes individuels est si vite avancée qu’elle ne possède que très peu  de réalité

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A  la suite d’un long parcourt terrestre où maritime parsemé de conflits, de pillages de  massacres de non croyants où de juifs, la 1ere croisade de Pierre l’Ermite s’empare de Jérusalem le 15juillet1099 , juifs , musulmans ,hérétiques et chrétiens dissidents  sont allégrement égorgés dans un apocalyptique bain de sang déclaré mérité. La ville mise à  sac, plus de cinq cent villages disparaissent de la carte mais cette victoire impose au pape Urbain II de lancer une croisade de secours en 1101 pour stopper la supériorité des Fatimides d’Egypte bien décidés à faire payer le massacre de  Jérusalem.

 

 Ne reste t’il pas quelques résidus dans le subconscient  des  générations  survivantes. à ce massacre ?

Il serait étonnant qu’il en soit autrement, étant donné que l’évènement cité a été multiplié  au long de cette période de reconquête religieuse.

L’homme est il capable d’oublier sans avoir au préalable pardonné ?

L’histoire démontre que bien souvent les bains de sang, même éloignés dans le temps sont à même de générer un antagonisme inconscient   raciste ou  religieux sur le long terme. Les raisons de nos maux de  sociétés ne sont  pas à chercher simplement dans le politique le social ou l’économique contemporain ,ce serait chercher en aveugle, ils se trouvent plutôt dans le culturel invisible inscrit dans le  grand livre des comptes humains, dans lequel sont   définis l’indicible et l’impensé, qui justifient la mise à  mort, l’injustice, et entretiennent le rejet de l’autre par une peur inconsciente .

Bien sur ce livre de comptes ne se trouve pas en librairie.

Souhaitons que le boomerang lancé bien légèrement  sur 8 croisades armées  contre le musulman ne nous revienne pas trop lourd du poids des douleurs, des vieilles haines séculaires qu’elles ont provoquées passées en héritage de pères en fils.

L’Occident ne pourra retrouver la sérénité qu’en supprimant de son vocabulaire la primauté de mots  imprimés dans son cérébral collectif, le pouvoir,le sacré, l’absolu ,la vengeance, la différence, et l’exclusive possession de la vérité, le tout  ne pouvant s’acquérir, s’entretenir et s’imposer que dans la haine. Le reste n’est que possibles ignorances de l’humain, par aveuglement obtenu à vouloir absolument  connaître pour mieux   maitriser.

Le genre humain, depuis la nuit des temps agit avec une responsabilité d’existence de boomerangs qui cherchent toujours leurs lanceurs, payeurs de factures. Ils sont incommensurablement plus dangereux que la  simple épée du petit Damoclès.

 

Gérard Henri Barrau

mercredi, novembre 12 2008

Ardentes apogées

Les roues de notre avion touchent le sol de la piste d'aterrissage en terre nivelée, aménagée sur 800 metres de longueur en plein coeur de la forêt équatoriale. A l'entrée de piste nous avons frolé, presque a les toucher, la cime des arbres de facon a poser les roues au tout début de piste.Il s'agit de perdre de la vitesse le plus rapidement possible avant la fin des 800 metres deboisés.Le pilote est pratiquement debout afin de peser de tout son poids sur les freins,la carlingue vibre d 'une manière angoissante, secouée sans pitié par les trous et bosses, nombreux sur ce sol de terre avec laquelle les pluies s'amusent à anéantir le travail de l'homme.Enfin la vitesse est maitrisée et nous roulons lentement pour atteindre notre place de parking prévue à coté d'une barraque en bois située en bord de piste.Tout à coup, de la forêt toute proche, surgit une nuée d'individus qui se précipitent sur notre avion  en gesticulant dans tous les sens, ce qui nous éffraie de voir un de ces visiteurs se faire couper en rondelles par une de nos grandes hélices. Nous avons à bord 3 passagers, agents du gouvernement central qui sont chargés de remettre un peu d'ordre dans le secteur où une partie de l'armée est pratiquement entrée en rebellion ouverte 

mercredi, décembre 31 1969

la pirogue

La Pirogue

Petite pirogue, taillée à même le tronc d’un arbre, que de souvenirs tu éveilles en moi, lointains mais aussi si proches de cette mystérieuse mais merveilleuse Afrique qui t’a vu naître et que j’ai eu la chance de découvrir de son nord à son sud et de l’ouest à l’est. En rêvant un peu je redécouvre la dangereuse noblesse de tes déserts ou un jour mon enveloppe a faillit se déshydrater définitivement. Innombrables et fantastiques images d’une nature généreuse qui passent comme un film dans ma boite crânienne .Les images des grands lacs habités par les crocodiles, les montagnes qui forment l’horizon au nord, les grands fleuves nerveux et leurs innombrables affluents si riches en poissons, capitaines et pyrhanas qu’il vaut mieux éviter. Tu me donnes l’occasion petite pirogue de revoir le jeune homme que j’étais au moment ou je faisais ta connaissance, en train de me tailler un chemin à grands coups de machette dans une foret autant profonde que mystérieuse, sursautant ou le cri du perroquet me faisait sursauter quant il troublait l’angoissant silence de la foret. Avec une certaine honte je revois aussi le film d’une chasse en hélicoptère volant au ras du sol des savanes à faire courir des troupeaux effrayés par cette bête dont le souffle des hélices plaquait les plus legers au sol, j’ai l’image attendrissante de cette petite biche dont le cœur était prêt de lâcher a cause de la course que nous lui imposions qui a été sauvée par son mâle qui a déboulé de notre droite pour stopper face a notre engin en attendant que sa bien aimée ait le temps de disparaître pour repartir dans le sens opposé qu’elle avait prit. Ou encore ce vieil éléphant qui fit face au danger que nous représentions pour son troupeau de 5 individus, qui se dressa face a notre engin sur ses pattes arrières, trompe tendue vers nous,nous obligeant de cette manière a faire un stationnaire afin d’éviter le crash, je me souviens de ces deux petits éléphanteaux qui fermaient la course folle du troupeau la trompe des petits touchant les pattes arrières de leur mère afin de signaler qu’ils suivaient toujours. Oui en te regardant fragile pirogue, je suis inondé de souvenirs que seul ton pays est capable d’imprimer dans la mémoire de ceux qui ont eut l’immense avantage de faire ta réelle connaissance loin des hotels et des caméras, souvenirs qui me redonnent même l’odeur du fumet spécial que dégage la petite tortue cuisant doucement dans son lit de riz parfumé pour un festin copieusement arrosé avec du vin de palme collecté directement à l’arbre de la même manière que la résine de nos pins des landes. Que tu es belle, pirogue légère mais solide aussi, je t’imagine glissant silencieusement sur les eaux d’un fleuve qui sait se mettre subitement dans une noire colère te laissant a peine le temps de trouver un abri contre les eaux du ciel alliées subitement à celles du fleuve .Merci, d’avoir réussi à me rendre heureux .Malgré ton apparence de fragilité, tu est une fausse faible, comme le riche continent qui t’a vu naître mais ne se laisse découvrir réellement que par ceux qui savent lui prouver leur sincère amour.