Dans ce texte très court, Guy Sembic, dont on connaît la conception du monde et de la vie, nous livre simplement une épitaphe tardive que l'on pourrait inscrire sur la tombe des générations qui nous ont précédées et qui avaient encore beaucoup moins de pouvoir et d'influence que nous aujourd'hui. Guy Sembic a toujours des ulcères à l'estomac de constater que ce sont ceux qui ont le pouvoir qui décident, et jamais le peuple ; cela existe encore à notre époque, mais du temps de ces enfants dont nous parlent Guy, la différence était écrasante. Le sujet traité ici, à la fois simple et révélateur de l'esprit profondément humaniste de l'auteur, s'enrichit et prend une dimension politique sur la fin : que serait-il advenu de notre monde aujourd'hui, si ces hommes-là, à l'époque, malgré leur vie misérable avaient eu de l'instruction et la possibilté de changer le monde ? Combien de génies ont été étouffés dans l'oeuf, combien d'individus incapables de faire s'épanouir leur potentiel ? Mine de rien, ce texte porte à la méditation sur notre condition actuelle, nous permet de prendre du recul, non pas, encore une fois, par une démarche froidement philosophique mais à travers l'émotion, comme toujours avec Guy Sembic.