J'ai un peu hésité avant de lire cet ouvrage : les autobiographies souvent me font peur, je m'attends à quelque chose de long, à un interminable discours sur soi avec peu de passages intéressants. Lorsque je me suis décidé à le lire, c'est-à-dire avant-hier, j'ai découvert ici un ouvrage aéré, court, qui plonge à l'essentiel à travers des chapitres écrits sobrement et non sans poésie. Une autobiographie mentale, où l'auteur met son coeur à nu mais de manière à faire réfléchir son lecteur sur différents sujets, par petites touches impressionnistes. On y découvre les blessures de Mary J'Dan, celles qui ont motivé chez elle une nécessité d'écrire, un besoin de se constituer une carapace. Apparemment Mary a hésité à publier cet ouvrage, pour plusieurs raisons ; l'une d'entre elles, en tout cas, n'était pas valable : aucune platitude dans cet ouvrage qui ne peut pas laisser indifférent. J'ai envie de dire plus : "Vers la lumière" me paraît constituer ce que l'on appelle un texte source, une enquête intime qui au contraire éclaire les autres livres de Mary, un peu comme Paul Auster avec son "Invention de la solitude". "Vers la lumière" n'est pas un livre à part dans la production de Mary, il en fait partie comme un pendant nécessaire aux fictions imaginées par ailleurs. L'ensemble me paraît constituer désormais une oeuvre complète, véritable reflet mythologique de la personnalité de l'auteur.