Julio Cortazar disait en substance que le fantastique peut se rencontrer n'importe où pour peu qu'on sache le reconnaître. Ici, nous partons de quelque chose d'anodin : une simple goutte d'eau coulant le long d'un verre, qui prend des proportions démesurées. L'intérêt de cette petite nouvelle tient selon moi à cette ambiguïté : nous ne savons pas si la goutte est à l'origine elle-même des conséquences désastreuses qui s'ensuivent, ou s'il s'agit d'une névrose destructrice qui s'empare du narrateur à la vue de cette goutte. Un seul bémol : l'écriture aurait mérité peut-être davantage de visuel pour donner un cadre plus précis au lecteur ; cependant, d'un autre côté, cela participe à la dimension hallucinatoire du texte, comme si nous nous trouvions dans un rêve, ou plutôt un cauchemar. Petit bémol, donc. Encouragements à l'auteur pour achever ses autres productions.