Jean-Luc Flines continue de nous faire rever avec ce nouvel opus : sa puissance d'evocation (onirique) reste intacte, et l'effet poetique produit sur le lecteur toujours aussi efficace. En quoi consiste ce dernier dans "La chaisiere du Luxembourg" ? Je crois que l'attachement a une ville est intimement lie a un sentiment de nostalgie (qu'elle soit reelle, c'est-a-dire le fruit des bons moments que l'on a pu y passer, ou imaginaire, a travers des livres, des films, la television, lorsqu'on y arrive pour la premiere fois avec l'image que l'on s'en fait). Il m'est arrive d'aller a Paris (rarement), et j'ai connu ce deuxieme genre de nostalgie : j'ai cru apercevoir Hemingway au detour d'un cafe dans le quartier Montparnasse, par exemple, ou Gainsbourg rue de Verneuil). Eh bien, ces instants de grace ou la realite et la nostalgie se confondent (que nous avons tous vecu un jour), Jean-Luc Flines parvient a nous en transmettre la magie au jardin du Luxembourg. Je precise que si l'argument est surrealiste, l'arriere-plan historique est documente et rigoureux. On peut toujours regretter chez cet auteur que ses nouvelles ne soient pas aussi bien ecrites qu'elles le pourraient (je pense en particulier a cet usage abusif des points d'exclamation), mais pour ce qui est de nous faire rever (j'insiste), il est, pour paraphraser ce que Paul Valery avait pu dire de Pierre Loti, notre maitre a tous.

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