Ne commettons pas l'erreur de chercher à interpréter ces nouvelles : elles ont pour vocation de parler à notre imaginaire, nos sens les plus enfouis, à ce besoin de beauté et d'évasion qui se trouvent en chacun de nous. Le territoire littéraire auquel elles appartiennent est d'abord celui de J-L Flines, et rien qu'à lui ; ajoutons-y, si l'on veut, Lewis Carrol, Kafka, Cortazar même parfois. Evocations poétiques, très réussies, des tableaux ("Requiem Lezard"), des manifestations humoristiques de l'absurde (Prévert et Verlaine dans "Petite Balade en absurdie..."), des distorsions temporelles (cf les textes new-yorkais de la fin), bref, tout y passe. Le point commun dans ce recueil est la dimension fantastique, qui interpelle la part métaphysique de notre être, pour créer un univers où la rationnalité n'a plus sa place et qui fait renaître l'enfant caché derrière les adultes que nous sommes. A découvrir absolument, sans a priori et en se laissant porter par le courant, afin d'oublier un peu ce monde puant de terre-à-terre. J-L Flines, ici, nous propose une autre façon de concevoir la vie, avec fantaisie et profondeur, selon sa vocation d'écrivain intemporel et sans message.